Je lance aujourd’hui une interpellation sénatoriale sur la valeur du tourisme pour l’édification du pays. Cette idée m’est venue lors d’une conversation avec Darren Reeder, président de l’association de l’industrie touristique de l’Alberta, au sujet de la nécessité de maintenir le tourisme à l’ordre du jour politique à Ottawa. C’est lui qui a proposé de lancer une initiative permanente de sensibilisation au tourisme par l’intermédiaire du Sénat.
Je tiens également à remercier l’Association de l’industrie touristique du Canada, RH Tourisme Canada, Destination Canada, l’Association des hôtels du Canada, l’Association touristique autochtone du Canada et Meetings Mean Business Canada de nous tenir au courant des dernières nouvelles et des données régionales.
Quand on entend le mot « tourisme », on peut penser aux croisières, aux chalets pour le ski ou à de grands événements comme le Stampede de Calgary. Vous êtes sûrement conscients des énormes retombées économiques de ces attractions.
Le Stampede de Calgary, par exemple, génère à lui seul plus de 280 millions de dollars en retombées économiques pour l’Alberta. En un an, l’industrie des croisières a généré 5 milliards de dollars en retombées économiques et créé 23 700 emplois au Canada.
Les terrains de camping, les centres de villégiature et les chalets créent au-delà de 10 000 emplois dans l’ensemble du Canada, souvent dans de petites collectivités rurales.
Vous vous dites peut-être : « C’est formidable, mais il n’y a pas vraiment de tourisme dans ma région. » Détrompez-vous.
Dans votre coin de pays, il y a probablement une salle de concert, un charmant marché de Noël ou un sentier de randonnée populaire qui attire des gens de l’extérieur. Il y a peut-être un membre de votre famille qui visite des sites patrimoniaux aux quatre coins du pays ou un ami qui a pris la voiture pour aller voir un concert dans une autre ville. Tout cela, c’est du tourisme.
Les amateurs de plein air qui se rendent à la campagne pour pêcher, chasser et profiter de la nature sont des touristes, tout comme les excursionnistes et les clients de magasins qui affluent vers les villes animées du Canada.
Les monuments et les sites historiques sont des attractions touristiques, tout comme les montagnes, les cours d’eau ou les cascades. Des fermes à l’échelle du Canada offrent des activités agrotouristiques ou sont l’épine dorsale d’innombrables festivals et marchés.
Les voyages d’affaires sont une forme de tourisme. Les activités phares comme les conférences, les tournois, les festivals et les concerts sont des moteurs importants de l’activité touristique.
L’écosystème touristique comprend également les salles de spectacle, les musées, les galeries d’art, les restaurants et les commerces qui accueillent aussi bien les habitants que les visiteurs. Ces personnes ne font pas que générer des revenus pour l’attraction qu’elles visitent : elles apportent également un afflux d’argent à la région elle-même.
Un passionné de la guerre de 1812 qui visite le fort Saint-Joseph, dans le Nord de l’Ontario, ou une Swiftie qui se rend à Toronto pour un concert passera probablement le reste de la journée à explorer la région, à magasiner dans les boutiques des environs et à manger dans les restaurants à proximité.
Selon l’organisme Meetings Mean Business Canada, un voyageur de commerce qui assiste à un congrès ou à un événement hors de sa ville dépensera en moyenne 900 $ dans la ville hôte. N’oubliez pas que des activités comme le congrès annuel de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs à Toronto et le Global Energy Show à Calgary attirent couramment des dizaines de milliers de participants. Beaucoup d’entre eux prolongent leur séjour pour faire diverses visites touristiques, et si l’expérience est agréable, ils reviendront probablement un jour en tant que touristes.
Ne vous y trompez pas, le tourisme est une industrie qui brasse beaucoup d’argent, mais qui comporte des risques élevés. Le tourisme est particulièrement vulnérable aux facteurs externes : catastrophes naturelles et ralentissements économiques, augmentation des coûts et changements réglementaires, problèmes de santé publique et incertitude politique.
Les exploitants de télécabines à Banff peuvent facilement perdre des milliers de dollars à cause d’une seule journée de brouillard. Imaginez l’incidence d’une pandémie mondiale qui dure des années, avec des interdictions de voyager et des restrictions sur les rassemblements. L’industrie commençait tout juste à se remettre de la COVID-19 quand les tensions commerciales avec les États-Unis ont déclenché une nouvelle vague de hausse des coûts et d’inquiétude économique, ce qui a imposé un fardeau supplémentaire aux voyageurs et aux exploitants.
Les changements climatiques constituent une autre préoccupation constante. Les phénomènes météorologiques extrêmes comme les incendies et les inondations deviennent plus fréquents, et les fluctuations de température accentuent l’usure des infrastructures.
Pourtant, le tourisme est un moteur économique essentiel qui recèle un potentiel à la fois remarquable et inexploité. La réputation du Canada est bien établie. Ce que nous avons à offrir, de nos sites naturels uniques à notre culture singulière, suscite un intérêt considérable.
Le Canada a le potentiel d’être une plaque tournante majeure non seulement pour le tourisme d’agrément, mais aussi pour les congrès et les grands événements. Cependant, il ne pourra pas le réaliser si l’on ne fait pas d’efforts concertés pour relever les défis auxquels le secteur est confronté.
Les pénuries de main-d’œuvre ont des répercussions sur tous les secteurs de l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie, les petits restaurants familiaux comme les grands aéroports. La pénurie de logements est un facteur qui contribue à cette situation, car elle rend difficiles le recrutement et le maintien en poste des travailleurs saisonniers.
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La capacité hôtelière est un autre problème majeur. Nous disposons de centres de congrès ultramodernes pouvant accueillir plus de visiteurs que les hôtels à proximité, ce qui limite notre capacité à organiser des événements de grande envergure.
Les visiteurs internationaux sont souvent découragés par les procédures d’entrée fastidieuses et les longs délais d’attente pour obtenir un visa de tourisme. Les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et les processus obsolètes entraînent des encombrements et des retards dans nos aéroports. En outre, nous avons du mal à offrir les services routiers et ferroviaires nécessaires pour relier les centres urbains aux petites collectivités.
L’industrie touristique canadienne travaille en étroite collaboration avec le gouvernement afin de définir les mesures à prendre pour exploiter pleinement notre potentiel en tant que destination touristique. Nous devons simplifier les procédures d’entrée et les possibilités de transport au Canada afin que nos visiteurs gardent en mémoire les expériences agréables qu’ils ont vécues plutôt que les files d’attente à l’aéroport.
Nous avons besoin d’un réseau de transport qui offre des modes multiples pour qu’un plus grand nombre de régions du Canada soient accessibles aux visiteurs, notamment nos villages pittoresques et nos sites naturels exceptionnels. Nous devons moderniser nos infrastructures touristiques existantes tout en investissant dans de nouvelles installations. Cela nécessite notamment d’augmenter la capacité hôtelière afin d’offrir une meilleure expérience aux clients et d’accroître notre capacité à attirer des événements et des congrès de grande envergure.
Nous devons favoriser une industrie touristique inclusive et durable, parce que c’est la bonne chose à faire et parce que cela renforcera la réputation internationale du Canada en matière de diversité, de gestion environnementale et de respect des droits de la personne.
Nous devons travailler avec les communautés et les entrepreneurs autochtones afin de faire croître le secteur touristique autochtone, à l’aide de récits axés sur la vérité qui font progresser la réconciliation tout en tirant parti de la demande d’expériences culturelles authentiques.
De plus, nous devons adopter une approche pangouvernementale pour développer l’industrie touristique du Canada. Le tourisme touche à presque tous les dossiers ministériels fédéraux : l’immigration, les transports, le logement, la main-d’œuvre et le perfectionnement des compétences sont des questions qui touchent le secteur touristique, tout comme les infrastructures, l’environnement, les langues et le patrimoine, l’agriculture, les interventions d’urgence, le développement économique et le commerce. Dans le but de relever les nombreux défis auxquels le secteur est confronté, nous devons cesser de travailler en vase clos.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils se soucier de tout cela? J’ai beaucoup parlé de la valeur économique du tourisme. J’aimerais prendre un peu de temps pour parler de son importance culturelle. Le tourisme est essentiel à la préservation de notre histoire, de notre patrimoine et de la culture distincte du Canada. Je vais donner quelques exemples.
Les rodéos emblématiques de l’Ouest canadien commémorent notre patrimoine agricole, et le Festival canadien des tulipes, à Ottawa, sensibilise des milliers de visiteurs à l’héroïsme des Canadiens pendant la Seconde Guerre mondiale. Les événements artistiques comme le festival du violon des Maritimes, le festival de Stratford, le festival de blues d’Ottawa et le festival du théâtre Fringe d’Edmonton soutiennent des formes d’art traditionnelles tout en faisant la promotion des artistes canadiens émergents d’aujourd’hui.
Des entreprises touristiques autochtones comme Head-Smashed-In Buffalo Jump, Métis Crossing et Blackfoot Crossing, en Alberta, la ferme ̓Mādahòkì, à Ottawa, et l’Hôtel-Musée Premières Nations, au Québec, s’appuient sur des contes, des spectacles et des activités pratiques pour sensibiliser les invités aux cultures et à l’histoire autochtones. Les expériences autochtones authentiques sont également des véhicules de revitalisation culturelle, car elles aident les artistes traditionnels et les gardiens du savoir à maintenir en vie leurs coutumes et leurs langues.
Le tourisme nous permet de célébrer la diversité et de promouvoir des valeurs canadiennes comme l’inclusion et les droits de la personne. Par exemple, les célébrations de la fierté attirent des personnes de la communauté LGBTQ2E+ et des alliés de tout le pays et du monde entier, ce qui aide à célébrer le progrès tout en continuant de promouvoir la défense des droits.
Par ailleurs, des événements culturels comme Caribana Toronto, le Festival libanais d’Ottawa, le Festival acadien de Caraquet, au Nouveau-Brunswick, le défilé sikh annuel d’Edmonton, ainsi que les célébrations de la Divali, du Nouvel An chinois et d’autres fêtes, rassemblent des gens de diverses communautés qui nous font découvrir leurs traditions.
Partout au pays, il y a des petites villes qui dépendent carrément du secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Dans ces collectivités, les emplois créés par le tourisme — qu’il s’agisse des gîtes, des terrains de camping, des restaurants, des hôtels, des pourvoiries et des guides — permettent à des gens de la jeune génération de rester chez eux et de fonder leur propre famille là où ils ont grandi. Voilà le genre d’histoires que je veux entendre de la part de mes collègues du Sénat. Je veux entendre parler de vos collectivités, des gens qui y travaillent ainsi que de leurs familles, des attraits locaux, des entreprises qui vous tiennent à cœur et de vos cultures régionales. Parlez-moi de ce que les touristes peuvent découvrir lorsqu’ils visitent vos provinces et vos territoires, et de ce qu’ils vous apportent en retour.
Mon objectif est de recueillir le point de vue de toutes les provinces et tous les territoires au cours de cette enquête. Si vous avez besoin d’aide pour vous lancer, mon bureau est à votre disposition pour vous mettre en contact avec des ressources et vous fournir des données. Vos organismes locaux de gestion et de promotion de destinations touristiques seront également une excellente source d’information, tout comme l’Association de l’industrie touristique du Canada, RH Tourisme Canada, Destination Canada, l’Association touristique autochtone du Canada, l’Association des hôtels du Canada, l’organisme Meetings Mean Business et de nombreuses autres associations industrielles nationales et régionales.
J’espère sincèrement que vous vous joindrez à moi pour célébrer le pouvoir du tourisme, qui rassemble les gens, promeut les valeurs canadiennes et renforce notre nation.
Merci.
L’honorable Percy E. Downe : La sénatrice accepterait-elle de répondre à une question?
La sénatrice Sorensen : Certainement.
Le sénateur Downe : Merci. Tout comme vous, je viens d’une région du Canada où de nombreux emplois dépendent de l’industrie touristique. Je suis surpris par les réactions négatives à l’égard du tourisme qui semblent se multiplier partout dans le monde. Des manifestants défilent partout en Europe. Des gens s’inquiètent au Canada. Par exemple, dans ma province, Airbnb suscite de plus en plus d’inquiétudes, car cette entreprise déplace des résidants vivant dans certaines collectivités pour une courte saison très rentable. À l’Île-du-Prince-Édouard, de la mi-juin à la mi-septembre, il est possible de gagner beaucoup d’argent, bien plus que ce que l’on peut gagner en louant son logement à une famille pendant 12 mois, puis les propriétés restent vacantes.
Vous ne connaissez peut-être pas la réponse à cette question, mais vous pourriez vous renseigner. Que fait l’industrie touristique pour répondre à certaines de ces préoccupations?
La sénatrice Sorensen : Bien sûr, je comprends. À une certaine époque, lorsque j’étais mairesse de Banff, je disais que ce n’était pas le nombre de visiteurs qui posait problème, mais plutôt le nombre de véhicules puisqu’il y avait beaucoup de congestion routière. Aujourd’hui, je dirais que le nombre de visiteurs que nous accueillons certaines fins de semaine devient assez pesant pour la collectivité. Cependant, pour revenir à votre question, il s’agit d’un phénomène saisonnier. D’après mon expérience des organisations de marketing de destination, tout le monde travaille très fort pour prolonger la saison, pour essayer de trouver des activités à faire pendant la saison morte et pour attirer les gens vers les destinations tout au long de l’année. Si je pense à ma propre région, tout le monde veut voir le lac Louise et le lac Moraine, mais il y a beaucoup de beaux lacs dans le parc national Banff où il n’y a pas beaucoup de circulation.
Destination Canada serait la principale organisation de marketing dans ce pays et chaque province disposerait ensuite d’une organisation provinciale. De nombreuses destinations ont même des organismes encore plus locaux. Des efforts concrets sont déployés pour promouvoir les régions moins populaires et prouver qu’il y a beaucoup de choses à voir dans une même destination.
Le sénateur Downe : Ma question porte en réalité sur l’équilibre autour de la prospérité générée par le tourisme, et j’en ai moi-même bénéficié lorsque j’étais à l’université. Je n’étais pas un barman qualifié, mais j’ai gagné beaucoup d’argent.
Toutefois, j’entends aussi des préoccupations persistantes au sujet, par exemple, des navires de croisière. Les normes américaines et canadiennes ne sont pas les mêmes quant à ce qui peut être rejeté par les navires dans les eaux. Les pêcheurs en sont de plus en plus inquiets. Je suppose que la question est la suivante : comment trouver un équilibre entre les avantages du tourisme et les mesures prises par l’industrie touristique pour répondre aux préoccupations, afin d’éviter une réaction encore plus négative à l’égard de tout le secteur, comme c’est le cas dans de nombreux pays à travers le monde? Venise, par exemple, a mis en place une taxe supplémentaire. D’autres régions tentent de limiter le nombre de personnes qui peuvent se rendre sur place. Nous sommes encore loin de telles mesures, mais si la situation évolue encore, c’est vers cela que nous nous dirigeons. Que peut faire l’industrie touristique pour répondre à ces préoccupations avant qu’elles ne deviennent des problèmes majeurs?
La sénatrice Sorensen : Le tourisme durable et l’écotourisme font l’objet de discussions continues dans le secteur. Vous avez fait une remarque très pertinente au sujet du secteur des croisières. Ce secteur travaille d’arrache-pied pour électrifier les navires, même si, bien sûr, nous sommes confrontés à un problème concernant les ports, qui peut se brancher et comment, etc. Je dirais simplement que c’est une discussion en cours dans le secteur. Le transport aérien, là encore, est un gros pollueur.
En ce qui concerne le nombre de personnes, je suis d’accord avec vous. Je pense à des endroits où le surtourisme est une préoccupation réelle. Encore une fois, dans ma région, nous nous concentrons désormais sur la gestion des visiteurs. Nous ne disons certainement pas que les gens ne peuvent pas venir dans le parc national ou dans la ville de Banff, mais nous travaillons sur des moyens de gérer le flux de véhicules et de personnes.
Son Honneur la Présidente : Sénatrice Sorensen, un autre sénateur souhaite poser une question. Je me demandais si vous souhaitiez qu’on vous accorde plus de temps, car votre temps de parole est écoulé.
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Par conséquent, sénatrice, demandez-vous à vos honorables collègues de vous accorder plus de temps?
La sénatrice Sorensen : Je souhaiterais disposer de plus de temps pour répondre à la question du sénateur Cuzner.
Son Honneur la Présidente : Le consentement est-il accordé, honorables sénateurs?
Des voix : D’accord.
L’honorable Rodger Cuzner : Merci.
Tout d’abord, je tiens à vous remercier d’avoir lancé cette interpellation. Je me réjouis à l’idée d’intervenir au nom de ma région, le Cap-Breton, ainsi que de l’ensemble de la Nouvelle-Écosse, car l’interpellation concerne un enjeu qui a des répercussions considérables sur notre province.
Durant la période des questions, quelqu’un a posé une question sur la disponibilité des travailleurs étrangers temporaires. De par sa nature, le tourisme est saisonnier dans de nombreuses régions, et la plupart des travailleurs de l’industrie sont des travailleurs temporaires.
Étant donné que vous vous êtes entretenue avec de nombreux intervenants, pourriez-vous nous parler des difficultés d’accès qu’ils rencontrent, plus particulièrement dans les régions rurales où les jeunes ne sont peut-être pas présents toute l’année? Quelles sont les difficultés qu’ils éprouvent à fournir des services aux touristes?
La sénatrice Sorensen : Je vous remercie pour la question.
Je fais partie du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, donc je rencontre beaucoup de gens du domaine de l’agriculture. Il est étonnant de voir à quel point se ressemblent les conversations au sujet des travailleurs étrangers temporaires et de la main-d’œuvre dans les régions rurales.
Je dirais simplement que si l’on remonte à ses débuts, le Programme des travailleurs étrangers temporaires partait d’une excellente intention et a certainement servi incroyablement bien l’industrie. Lorsque les travailleurs étrangers temporaires ont commencé à venir au pays, les destinations touristiques n’avaient pas de difficultés. Il s’agit d’une voie d’accès à la résidence permanente. Certes, à Banff, c’est ainsi que cela fonctionne.
Cela dit, les difficultés demeurent. Nous ne pouvons mettre toutes les industries dans le même panier, et l’agriculture et peut-être les pêches, en particulier, ont leur propre volet, tout comme c’était le cas jadis pour le tourisme. Ce n’est plus le cas maintenant, et j’espère que le gouvernement considérera sérieusement la possibilité de créer un volet précis pour le tourisme afin de faire venir des travailleurs étrangers temporaires au besoin dans nos destinations touristiques.